De l’anti-cannabis pour arrêter de fumer sans grossir ?
En étudiant les effets du cannabis sur l'appétit, des chercheurs français auraient développé une nouvelle arme antitabac. Selon des résultats préliminaires, cette molécule permettrait de s'arrêter de fumer sans pour autant prendre un gramme.
Développé au départ pour le traitement de l’obésité, le rimonobant (au nom de code rébarbatif de SR141716) s’est révélé avoir des propriétés surprenantes. Cette molécule pourrait se révéler efficace dans le cadre du sevrage tabagique.
Du traitement de l’obésité…
Deux molécules clés contrôlent au niveau cérébral notre consommation de nourriture : la leptine et les endocannabinoïdes. Proches des principes actifs du cannabis et produits naturellement dans le cerveau, ces derniers stimulent l’appétit. En résumé, la leptine réduit la sensation de faim, tandis que les endocannabinoïdes la stimulent.
Si le cannabis stimule l’appétit, pourquoi un anti-cannabis n’aurait-il pas les vertus inverses ? C’est ainsi que le laboratoire Sanofi-Synthelabo a conduit différents essais sur une nouvelle classe de médicaments : un antagoniste du récepteur cannabinoïde central (CB1). En clair, une substance capable de bloquer un récepteur avec lequel le cannabis interfère au niveau cérébral pour, entre-autres, stimuler l’appétit. Selon le Dr Marc Cluzel, directeur scientifique à Sanofi-Synthelabo, cette molécule baptisée rimonabant aurait "permis de diminuer la consommation de graisses et de sucres chez l'animal et chez l'homme. Après deux semaines de traitement, les volontaires obèses traités par le rimonabant ont en effet bénéficié d'un amaigrissement, le même effet étant retrouvé après trois mois de traitement". Fort de ces résultats encourageants, le laboratoire a engagé des études à grande échelle dans le traitement de l’obésité et la récidive de la prise de poids. Mais cette petite molécule s’est révélée avoir d’autres talents cachés.
… au sevrage tabagique
Le rimonabant s’est en effet révélé capable d’aider à s’arrêter de fumer sans prendre un gramme. Selon une large étude réalisée en 1991, les femmes prennent en moyenne 3,8 kg lorsqu’elles renoncent à la cigarette et les hommes 2,8 kg. Bien que cette prise de poids ne soit pas systématique, on sait qu’elle peut parfois handicaper la décision d’arrêter et favoriser les rechutes, en particulier chez les femmes. C’est dire si les promesses d’un produit miracle sont attendues avec impatience…
Les détails de l’étude préliminaire ont été communiqués lors d’une présentation à des investisseurs internationaux par le laboratoire1. Les 360 fumeurs ont été répartis en deux groupes, une moitié prenant du rimonabant et l’autre un placebo. Résultats : au bout d’un mois, 30,2 % des patients sous rimonabant avaient arrêté contre 14,8 % sous placebo. Durant le même délai, le premier groupe n’avait pas grossi (et même perdu 1,2 kilo) alors que le second avait pris un peu plus d’un kilo. "Mais il s’agit d’une période courte. Un an d'étude sera nécessaire pour évaluer la proportion de sevrage durable obtenue" reconnaît le Dr Marc Cluzel. "Des études portant sur plus de 5 000 fumeurs ont déjà commencé et les résultats sont attendus pour 2004" précise-t-il. Le laboratoire espère une mise sur le marché en 2006.
Obésité, tabagisme… Non content de s’attaquer à ces deux fléaux, le Rimonabant pourrait aider à vaincre une autre dépendance. Après des résultats positifs chez le rat, des essais sur la dépendance à l’alcool devraient être initiés prochainement.
ALORS LA si ça marche ça m'interresse vraiment !!!!!
La pillule devrait s'appeler ACOMPLIA